Ce buste en bronze est une version de la copie réalisée après la statue en marbre de Sainte Suzanne dans l'église de Santa Maria di Lorenzo à Rome, commandée à Duquesnoy en 1628. Cet exemplaire est coulé en France, et presque certainement à Paris, dans la seconde moitié du dix-septième siècle. Les cheveux de la madone sont très finement ciselés. Cette ciselure porte une grande ressemblance avec la ciselure des cheveux du buste de Amor dans le Kunsthistorisches Museum de Vienne. Le noyau de fer réside toujours dans le buste, ce qui implique que cette fonte a été réalisée au moyen de la méthode «cire perdue».
On trouve d’autres exemplaires de ce bronze dans la collection russe de Paul Delaroff vendue aux enchères à Paris en 1914 (lot 526), dans la collection de l’ambassadeur d’Italie à Vienne, actuellement au palais de Venise à Rome, et dans la collection de sir Brinsley Ford.
François Duquesnoy (1597-1643), alias Francesco Fiammingo en raison de ses racines flamandes, était un sculpteur des Pays-Bas du Sud, qui a travaillé en Italie pendant la plus grande partie de sa vie.
Déjà au cours de sa vie, le travail de Duquesnoy fut hautement apprécié dans toute l'Europe. Le peintre Nicolas Poussin organisa une introduction au cardinal Richelieu qui lui proposa un poste de sculpteur à la cour de Louis XIII et la perspective de créer une académie royale de sculpture à Paris. Duquesnoy se préparait à naviguer de Livourne à la France, mais est décédé avant qu'il ne puisse commencer son voyage. En dehors de l'Italie, sa renommée fut particulièrement grande en France. Le sculpteur François Girardon, protégé de Louis XIV, possédait un grand nombre de modèles en terre cuite de Duquesnoy, tirés de l’inventaire de sa collection après la mort de Girardon en 1715. La collection d'estampes de sculptures antiques que Girardon a réunie contient un bon nombre de bustes de Duquesnoy.
Litterature:
Marion. Boudon-Machuel, François du Quesnoy, 1597-1643, Paris, Arthena, 2005, pp. 88-89, 336-337.
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