Matthäus Gundelach était fils de peintre. Son lieu de naissance n’est pas connu. En 1593, il se trouvait à Prague, où il a déclaré être originaire de Kassel. Il a probablement travaillé en étroite collaboration avec Joseph Heintz l'Ancien dans la première décennie du XVIIème siècle. Aussitôt après la mort de Heintz en 1609, Gundelach est nommé Peintre de Chambre Impérial avec un salaire de 25 florins. Il épouse la veuve de Heintz en 1611 et devient le tuteur de ses enfants. Jusqu'en 1614, donc encore après la mort de Rudolf II, il continue à être payé par la cour. Vers 1615, il quitte Prague et devient citoyen et membre de la guilde des peintres à Augsbourg en 1617. Il y produit des tableaux pour la Mairie dont il siège au conseil municipal. Parmi ses élèves Il y avait deux des fils de Heintz et son propre fils Hans Wilhelm Gundelach le Jeune.

Cette peinture sur cuivre représente la Sainte Famille avec Jean et Élisabeth. Ils sont acclamés par des anges qui jouent de la musique. Ces anges non seulement entourent la sainte famille, mais apparaissent aussi dans les nuages.  Ce thème en peinture est rarement représenté en petit format. Souvent en Italie, et plus tard aux Pays-Bas, il a été utilisé sur de grands retables. Les anges étaient alors assis sur les panneaux latéraux séparés. Il est à noter que le panneau central n'était pas souvent consacré à la sainte famille, mais plutôt à l'ascension de Marie.

Ces tableaux, jamais présentés auparavant, peuvent être attribués à Matthäus Gundelach sur base du style et de la composition similaires à un tableau de sa main qui a été vendu aux enchères à Londres en 2016. La manière dont les anges sont assis sur les nuages, les nuages eux-mêmes, la coiffure des anges et leurs visages montrent qu’il s’agit de la même main.

Le tableau de l'Adoration des bergers que Gundelach a peint d'après la version de Bartholomew Sprangers, et qui se trouve actuellement au musée de Prague, montre une forte similitude à ce tableau de la Sainte Famille. Ce tableau, sur panneau, est construit, dans les grandes lignes selon la même composition. Les anges et les nuages présentent à nouveau de grandes ressemblances. Les remarquables reflets sur le front des anges sont tout à fait remarquables.

L'utilisation d'une plaque de cuivre comme support est tout à fait habituelle pour cette époque. Les petites œuvres étaient très souvent exécutées sur cuivre de manière à pouvoir en faire ressortir les détails selon le du goût de l'époque. Rudolf II possédait un grand nombre de ces peintures sur cuivre très détaillées qui constituaient une partie importante de sa Kunstkammer. À Prague, la combinaison d'une sainte famille et d'anges jouant de la musique était un thème fréquent. Bartholomeus Spranger a réalisé un tableau de ce type et Aegidius Sadeler en a fait une impression.

Littérature:
Elisabeth Bender, Matthäus Gundelach, Diss. Frankfurt am Main 1981
Th. DaCosta Kaufmann, The School of Prague, London 1988