Près d'une fontaine dans un paysage de style italien, plusieurs personnes se reposent après une partie de chasse. À gauche, au premier plan, on peut voir les ruines d'un temple. Au loin, une rivière serpente à travers le pays vallonné. Sur le socle de la fontaine figurent les lettres SPQR, qui font référence à Rome.
Ce paysage italianisant de la seconde moitié du XVIIème siècle a été peint par Gaspar de Witte, qui est né et est mort à Anvers. Gaspar (Jasper, Casper) de Witte rejoint les Bentvueghels à Rome vers 1646. Au sein de cette société de peintres néerlandais-flamands du XVIIème siècle, il était de coutume de donner un surnom à chaque membre. De Witte s'appelait Grondel (gougeon). La raison pour laquelle ses collègues peintres lui ont donné ce nom de poisson est malheureusement inconnue. A partir de 1650/51, il est de retour à Anvers. Cette année-là, il a payé des cotisations à la guilde de Saint-Luc, comme le mentionne De Liggeren, les archives de la guilde.
De Witte n'était probablement pas marié, bien que les anciens biographes affirment le contraire. À partir de 1655, il est membre de la "Sodality of the bejaerde jongmans", une société d'hommes non mariés, dont il est également président pendant quelques années. En plus de son travail de peintre, il possédait un petit magasin de fournitures pour peintres, qu'il avait repris de sa mère et qu'il a continué à exploiter jusqu'à sa mort.
Gaspar de Witte était spécialisé dans les paysages italiens. Il jouissait d'une grande renommée à son époque et était un peintre très recherché. Au cours du XVIIIème siècle, son œuvre, comme celle de ses confrères italiens, était très appréciée et admirée. Alors que l'intérêt pour le genre italianisant s'estompe lentement au début du XIXème siècle, De Witte, comme ses collègues néerlandais Nicolaes Berchem, Karel Dujardin, Jan Both et Adam Pijnacker, tombe dans l'oubli.
Le peintre anglais Constable avait même fait remarquer un jour que les collectionneurs feraient mieux de brûler leurs Berchem. Ces dernières décennies, cependant, un intérêt croissant s'est manifesté pour ces peintres qui ont apporté la lumière italienne dans le Nord.
Littérature:
C. Brossel, Gaspard de Witte : peintre paysagiste Anversois (1624-1681) in, La Revue Belge d'Archéologie et d'Histoire de l'Art, 28 (1959) nr. 3/4, P. 211-223
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