Ces deux figures de Malabar en terre cuite nous sourient. Chacune d’elle porte un oiseau. Elles sont vêtues de costumes orientaux. Les coiffures coniques et la moustache de l’homme sont les plus représentatives et c’est pour cela que, malgré les traits européens, on les identifie comme “Chinois”.
Les oiseaux qui porte le couple représentent l’oiseau mythique japonais Ho-Adj: un croisement entre faisan, paon et grue. Cet oiseau japonais pouvait être comparé au Feng ou Fenghwang, l’emblème de l’impératrice chinoise. Le feng était un des douze ornements, brodés sur les robes impériales et symbolisait l’exemple éclatant que devait donner l’empereur.
Chinoiserie
Au XVIIIe siècle un grand nombre de statuettes chinoises en porcelaine et un peu moins en terre cuite ont été fabriquées en Europe. En Allemagne ces figures sont appelées “ Malabar” d’après la Côte de Malabar. ( partie de la côte Sud-Ouest du Deccan en Inde). Des ports de traîte y étaient établis d’où partaient des produits exotiques vers l’Europe. Une “Chinoiserie”est de style européen. C’est une interprétation très imaginaire de ce qu’en Europe on considérait comme le style Chinois.
C’est le manque de renseignements précis - les Européens n’étaient plus autorisés à entrer en Chine après 1657- qui explique cette image idéalisée et romantisée de la Chine et des Chinois. Cette mode de la Chine en Europe a atteint son apogée d’élégance et de frivolité au XVIIIème siècle, sous l’influence des gravures de Watteau et Boucher. Ce couple Malabar faisait partie du cabinet chinois de Schloss “Oranienbaum” à l’est de Dessau dans l’État Fédéral allemand de Sachsen-Anhalt.
Oranienbaum
Oranienbaum fut construite entre 1693 et 1702 sur ordre d’Henriëtte Catharina van Nassau (1673-1708). Son petit-fils Léopold III Frederik Frans van Anhalt Dessau (1740-1817) transforma le parc et le manoir au style de l’époque. Les premières salles ont été transformées en salles chinoises en 1766/1767 à l’occasion du mariage du Prince avec Louise von Brandebourg-Schwedt (1750-1811). Les deux Malabar se trouvaient dans deux niches dans la grande salle à manger au premier étage.
Littérature:
Melzer, Reinhardt: “considérations pour les fonctions de l’espace à Schloss Oranienbaum”dans journal Oranienbaum 2007, p.114
Thomas White, Oranienbaum - Huis van Oranje. Les catalogues et les écrits de la Kultuurstiftung Dessau Wörlitz; deel 21, Dessau Deutscher Kunstverlag 2003.
Katharina Becher, Schloss Oranienbaum, Architectur und Kunstpolitik der Oranierinnen in der zweiten Hälfte des 17e Jahrhunderts, Studien zur Landesgeschichte bd.4, halle 2002.
Thomas Weiss, Sir William Chambers und der English-Chinesische Garten in Europa, Oranienbaum, luisium; Bd. 2,1997.
Annexe
Au vu du résultat d’un test à la thermo-luminiscence de Février 2007 on peut déduire que ces figurines de Malabar ont 250 ans d’âge.
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