Le secrétaire se tient sur d'élégants pieds à double courbure et a un dos et des côtés galbés. L’avant, le rabat, les côtés et le dessus, ainsi que trois tiroirs de l'intérieur, sont décorés de marqueterie.
Le devant montre une forme de coquille entourée d’un ruban noué à plusieurs endroits. Le rabat est décoré d'un cartouche montrant un panier ajouré avec des fleurs sur fond de bois teinté, encadré d’un ruban chantourné, au centre d’une marqueterie de losanges en diamant avec des rosettes. Au centre de la partie supérieure du secrétaire se trouve un médaillon ovale avec les initiales HGL formé par de délicates brindilles florales. Le médaillon, gravé de feuilles de laurier, est "maintenu en place" par un ruban autour d'un champ de ronce de noyer. Les côtés du cabinet en ronce de noyer, sont décorés de rubans noués à plusieurs endroits qui, comme les rubans du devant et du dessus, soulignent avec élégance les contours ondulés et galbés. Les ferrures d'angle et les sabots sont de style rococo, le clavier en forme de bouclier avec des guirlandes est un peu plus récent.
L'intérieur du couvercle est plaqué de ronce de noyer et recouvert de cuir vert. L'intérieur est équipé de trois tiroirs à tirettes sous un compartiment de rangement. La façade des trois tiroirs est galbée. Les deux tiroirs extérieurs sont décorés de feuillages, celui du milieu est orné d'une draperie. Sous les tiroirs, il y a deux tiroirs à glissière.
Baarsen attribue ce secrétaire à Matthijs Horrix par comparaison avec le mobilier qui peut lui être attribuée avec une grande certitude. Selon Baarsen, ce sont principalement les similitudes de la marqueterie qui justifient cette attribution.
Il mentionne en particulier la marqueterie des rubans noués et les bandes enlacées de façon ludique autour du champ avec le panier de fleurs. Les rubans sont caractéristiques d'une commode de la Huis ten Bosch (livrée à la Stadholder's Court de La Haye dans les années 1765-1770) et de trois commodes du château de Rosendael (Gld.) qui ont très probablement été livrées avant 1768 à A.J. Baron Torck et son épouse E.J. de Rode van Heeckeren.
Baarsen affirme que la marqueterie florale du rabattant est d'un genre qui n'a jamais été vu auparavant, du moins sur les meubles qu'il décrit. Il suggère qu’un artisan d'Horrix responsable de la marqueterie des rubans serait également celui qui a décoré ce rabattant avec le très beau panier de fleurs exécuté "à la française".
Il est probable que c'est aussi ce même ouvrier qui a inséré les initiales exceptionnellement raffinées dans le médaillon sur le dessus du secrétaire, mais n'est pas mentionné par Baarsen.
Mathijs Horrix (Lobberich 1735-1809 La Haye), est très probablement venu à La Haye vers 1761 et a rejoint la guilde des ébénistes de cette ville en mai 1764. Il a été enregistré comme citoyen de La Haye en janvier 1764 et a épousé la même année Elisabeth de la Fosse, originaire de La Haye. Le couple vivait dans la Spuistraat, où se trouvait également l'atelier d'Horrix. À partir de 1770, cet atelier s'est développé pour devenir un atelier étendu et polyvalent. Horrix a rejoint la guilde de Pietersstoel en 1771 et était non seulement maître ébéniste mais aussi "chaisier espagnol". De plus, en 1771, l'assistant d'Horrix, Willem Corbaz, a été enregistré comme "tapisseur" auprès de la guilde de Pietersstoel afin qu'il puisse également fournir des chaises garnies. En fait, à partir de ce moment, Horrix a pu fabriquer tous les meubles nécessaires pour meubler une maison. Cette méthode a été utilisée avec succès à la Stadholder's Court et dans les cercles judiciaires, d'autant plus que Horrix travaillait "selon le dernier goût de Parys". Le nom de sa société en témoigne également : "In de Commode van Paris".
En 1809, Matthijs Horrix à sa mort, son neveu Pieter Paulus Horrix (1767-1840) lui a succédé. Il travaillait dans l'atelier de son oncle depuis 1794.
Littérature:
R.J.Baarsen “In de commode van Parijs tot Den Haag”, Matthijs Horrix (1735-1809).” een meubelmaker in den Haag in de tweede helft van de achttiende eeuw”, in Oud Holland 107, nr.1 1993 pp. 161 - 256
J.C. Bierens de Haan, Rosendael groen hemeltjen op Aerd, kasteeltuinen en bewoners sedert 1579, Leiden/Zutphen 1994.
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