Une paire de candélabres à cinq bras de lumières avec des personnages en bronze patiné en forme de la déesse Victoria. Dans ses mains, elle porte le candélabre à cinq bras de lumière qui sort d'un vase. Les bras de lumière sont décorés de fleurs et de feuilles de palmier enroulées. Victoria se tient debout, les pieds sur une sphère avec des feuilles de palmier dressées. L'ensemble est soutenu par des bases cylindriques en bronze doré avec des appliques alternées en forme de Victoria avec des guirlandes et des couronnes de laurier. Les sphères sont posées sur une double plinthe carrée en bronze doré.

Le dessin de cette paire de candélabres aux figures ailées est probablement inspiré d'un dessin figurant dans un album de dessins de Percier et Fontaine conservé au Metropolitan Museum of Art de New York. Une inscription indique que cette pièce, ainsi que d'autres, était destinée au boudoir de l'impératrice Joséphine à Saint-Cloud, établissant un lien étroit entre Percier et Fontaine et la conception de ces candélabres de Saint-Cloud.

Le modèle du candélabre à la victoire est surtout associé à l'œuvre de Pierre-Philippe Thomire (1751-1843), l'un des plus grands fondeurs et ciseleurs de bronze de l'époque Empire. Bien que formé comme sculpteur, il a choisi de poursuivre le métier de son père et est devenu fondeur de bronze. Dans cette profession, il est devenu le plus grand producteur de bronzes de la fin du XVIIIème et du début du XIXème siècle. Thomire a reçu sa formation de Gouthière et a ensuite créé sa propre entreprise de fabrication d'ornements en bronze pour les meubles. Plus tard, Thomire devient l'assistant de Duplessis, qui est directeur de la Manufacture de Sèvres. Après la mort de Duplessis en 1783, Thomire reprend le métier de fondeur de bronze et conçoit et fabrique, entre autres, des montures en bronze doré pour la porcelaine. En 1809, il est nommé "Ciseleur d'Empereur".

Littérature:
M.L. Myers, French Architectural and Ornament Drawings of the Eighteenth Century, New York, 1992, cat. 98, pp. 157-8