La face avant et les côtés de la commode sont bombés. Au lieu de tiroirs, la face avant comporte deux portes, avec une serrure centrale à clé. Les montants d'angle arqués sont décorés de ferrures d'angle et présentent des sabots en forme de volutes d'acanthe et de fleurs et de feuilles. Les ferrures du tablier et de la serrure sont en forme d'ornements asymétriques de fleurs et de feuilles et de rocailles. La face avant et les côtés sont marquetés d'un motif géométrique de bandes en zigzag séparées par de petites rosettes. Le motif géométrique s'inscrit dans des champs dont les sommets sont droits, les côtés incurvés et les fonds profilés. Les champs sont bordés d'une bande d'amarante et décorés dans les coins découpés d'un ornement en osier. L'intérieur est équipé d'une étagère.

Le secrétaire à abattant.
Dimensions: hauteur 137 cm; largeur 109 cm; profondeur 46 cm;

âme en chêne, plaqué de bois de rose, d'amarante, de frêne, de palmier et de bois teinté. Plateau en marbre Rouge Royal, ferrures en bronze doré.

Le secrétaire contient une armoire inférieure avec une étagère intérieure. L'armoire inférieure est fermée par deux portes. La partie supérieure à abattant peut être ouverte pour servir de surface d'écriture. L’abattant est doublé à l'intérieur de cuir vert. L'intérieur du meuble supérieur est plaqué d'acajou, de bois de rose et de palmier. L'intérieur contient sept tiroirs, un compartiment et une étagère cintrée. L'extérieur est décoré sur les côtés et sur le devant de bandes en zigzag séparées par de petites rosettes dans des champs décorés de galons dans les coins. Les parties supérieures et inférieures sont conçues comme des champs séparés. Le champ de l’abattant suit la ligne de la charnière et est légèrement incurvé vers l'intérieur dans la partie supérieure.

Au XVIIIème siècle, il était courant d'utiliser des ensembles de différents types de meubles présentant la même décoration afin de renforcer l'unité de la décoration dans l'ensemble d'une pièce. Cette coutume a été adoptée aux Pays-Bas au départ de la France, où l'on attachait une grande importance à l'unité et à l'harmonie des matériaux et des couleurs d'un intérieur.

Une commode identique, attribuée à Matthijs Horrix se trouve dans la collection du Markiezenhof à Bergen op Zoom. Les deux meubles sont sans aucun doute les pendants l'une de l'autre et ont probablement été séparées lors du partage de la succession après le décès du propriétaire.

Mathijs Horrix (Lobberich 1735-1809 La Haye) est probablement arrivé à La Haye vers 1761 et a rejoint la guilde des ébénistes de cette ville en mai 1764. Il a été enregistré comme citoyen de La Haye en janvier 1764 et a épousé, la même année, Elisabeth de la Fosse, originaire de La Haye. Le couple habite dans la Spuistraat, où se trouve également l'atelier d'Horrix. À partir de 1770 environ, cet atelier s'est transformé en un vaste atelier polyvalent. Horrix rejoint la guilde de Pietersstoel en 1771 et devient non seulement maître ébéniste, mais aussi "patron des chaisiers espagnols". En outre, en 1771, l'associé d'Horrix, Willem Corbaz, a été inscrit comme "tapissier" à la guilde de Pietersstoel, de sorte qu'ils pouvaient également fournir des chaises garnies. En fait, Horrix pouvait désormais fabriquer tous les meubles nécessaires à l'ameublement d'une maison. Un produit qui était utilisé avec empressement au Stadholder Court et dans les cercles de la cour, d'autant plus qu'Horrix travaillait "selon le goût le plus récent à Parys". Le nom de son entreprise en témoigne également : "In the Paris Commode". Matthijs Horrix meurt en 1809 et son neveu Pieter Paulus Horrix (1767-1840), qui travaillait depuis 1794 dans l'atelier de son oncle, lui succède.

Littérature:
R.J. Baarsen, “In de commode van Parijs tot Den Haag’, Matthijs Horrix (1735-1809), een meubelmaker in Den Haag in de tweede helft van de achttiende eeuw”, in Oud Holland 107, nr. 1, 1993, pp. 161-256