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Bureau en laque, Chine de Commande



Bureau en laque, Chine de Commande

La laque prend ses racines en Chine il y a plus de 3000 ans. Sa technique a été utilisée ensuite dans toute l’Asie du Sud-Est.
La production de laque s’est développée dès le IV ième siècle avant J.C. On produisait ainsi des objets de vaisselle, dont certains modèles ont servi de d’urnes funéraires. La laque c’est une résine provenant du latex de divers arbustes de la famille des Anarcadiacéae, comme le rhus vernificera. Ces arbres poussent en Asie sur des pentes  bien exposées et à une altitude d’environs 400 à 500 mêtres. L’arbre est exploitable entre sa troisième et sa huitième année. Durant cette période de 5 ans , il donne, à la suite d’incisions, une sorte de résine en latex. On verse cette résine dans des récipients, filtrée plusieurs fois puis séchée au soleil pour que l’eau s’en evapore. Cette substance visqueuse est extrément nocive, produisant de graves irritations cutanées: elle est utilisée depuis l’époque néolithique pour vernir et protéger les objets utilitaires.
 
Depuis le milieu du XVe siècle des commerçants portugais commandent des objects laqués fabriqués au Japon d’après des spécifications et modèles occidentaux. Ils sont ornés de laque d’or sur fond noir laqué et incrustés de petits morceaux de perlière. Ce type est appelé laque namban, commandé par la commerce occidentale.
 
Après 1600 la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC) obtenait le monopole du commerce avec le Japon. Mais les produits en laque namban furent pas très bien vendu aux Pays-Bas. Sauf quand un nouveau style de décoration plus japonais fut introduit vers 1630, sans perlière et avec des réprésentations de paysages en laque d’or. Les Néerlandais ont été les seuls occidentaux a permis en Japan avec une base située sur l’île artificiëlle de Deshima dans la baie de Nagasaki. Les commerçants du VOC y commandaient des boîtes, des plats, des bols laqués de formes et de décorations japonaises mais ils commerçaient aussi avec des travailleurs de laque à Nagasaki et Kyoto qui leur fabriquaient des objets à la mode occidentale: des commodes à tiroirs et  portes, des coffres à couvercle plat et même des chaises et des tables. Ce commerce lucratif s’arrêta à la fin du XVIIe siècle. Non pas parce que l’intérêt pour la laque japonaise déclinait, mais parce que les meubles étaient devenus trop chers et dès le début du XVIIe siècle la laque japonaise était devenue un produit d’exportation mineure.
 
Mais la Chine était devenue à la mode. À la fin du XVIIe siècle boire du thé était devenu une mode en Europe Occidentale et d’énormes quantités de thé furent importées. Les Français, les Anglais ont commencé la commerce avec la Chine à partir de 1700, suivit par le VOC en 1728. En plus du thé, les compagnies achetaient  également de fil de soie et des vêtements en soie et des objets en porcelaine. La laque aussi était très demandée. Mais c’étaient surtout de petits objets, par exemple des boîtes à thé, bols, plateaux, cadres. Beaucoup plus rares étaient les grosses pièces de mobilier en laque tels que les commodes, armoires, tables, coffres et chaises. Ces meubles étaient surtout commandés à titre privé. Par exemple le mobilier en laque chinoise acheté par des capitaines danois de la Compagnie asiatique dans les années 1730 est bien documenté et est encore conservé en partie au Palais Royal à Copenhague. À la fin du XVIIIe siècle les Americains aussi ont acheté une variété de meubles chinois laqués, dont certains sont bien documentés.
 
C’est un bref résumé du contexte historique pour le bureau en laque de Chine présenté ici. Il est faconné d’après un modèle anglais des années 1735 - 1740 de la même forme et dimensions. Il est posé sur une base rectangulaire à quatre pieds plats et se divise en quatre parties: deux grands tiroirs en partie inférieure avec au-dessus également deux tiroirs, une troisième partie avec deux tiroirs plus petits; enfin le dernier tiroir occupe toute la longueur mais est moins profond.  La partie supérieure se compose d’un abattant qui s’ouvre pour servir de tablette écritoire. Relevée on peut voir l’intérieur qui se compose d’un tiroir inclinable de chaque côté séparés par trois compartiments formés par deux panneaux étroits en forme de colonne.
 
Le bureau est magnifiquement laqué en or et rouge cinabre sur fond noir. Les cinqs tiroirs inférieurs, l’extérieur du abattant , le dessus et les côtés sont décorés de paysages fluviaux avec collines, pavillons et arbres. Sur les tiroirs les paysages sont entourés de bandes étroites avec un motif de zigzag en or. L’intérieur du bureau est décoré de plantes et fleurs éparses en or.. orchidées, bambous, prunus. La partie arrière du bureau est laqué en noir sans aucune décoration. Ce bureau était clairement destiné à être placé contre le mur.
 
Outre le fait que les grosses pièces de mobilier chinois laqué de cette époque sont rares, la décoration laquée du bureau présente quelques caractéristiques rémarquables. Tout d’abord l’utilisation de grande quantité de laque était très rare parce que très chère et de ce fait principalement utilisées pour des objets plus petits. Encore plus intéressantes sont les caractéristiques stylistiques empruntées à  la décoration en laque du Japon. Ainsi le motif en zigzag et les fleurs flottantes en or. Le laque japonaise a été largement considérée comme le plus importante des laques asiatiques. Mais le grand mobilier laqué de style occidental ne fut plus produit au Japon. En embellissant ce bureau d’ éléments  décoratifs de style japonais, l’intention de son créateur était peut être d’ améliorer la qualité et le statut de son propriétaire.
 
Au dos de chaque tiroir se trouve un caractère chinois “wa”. Wa signifie “harmonie” mais peut aussi signifier “Japon”. Était-ce une suggestion délibérée de lire “made in Japan” ? Était-ce une tentative pour produire un "japonisme chinois "?
 
Litterature:
Carl L. Crossman, The Decorative Arts of the China Trade. Paintings, Furnishings and Exotic Curiosities, Woodbridge 1991
O.R. Impey & Christiaan Jörg, Japanese Exportr Lacquer 1580-1850, Amsterdam 2005
Treasures of Imperial China. The Forbidden City and the Danish Court, exhibition catalogue Christiansborg Palace, Copenhagen 2006
Bureau en laque, Chine de Commande
Prix sur demande
Période
ca. 1735
Matériaux
bois de Cyprès, China Lacquer, cuivre doré
Dimensions
107 x 61 x 100 cm

Expedition mondial disponible


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